dimanche 6 avril 2008

Hymne au désespoir

Je n'ai toujours pas avancé, il m'arrive de reculer, mais je suis toujours en train de couler...
Je suis chez moi, terré au fond de mon lit, dans ma chambre, dans ma maison. On est plutôt bien situés... La vue est plutôt mauvaise, mais d'ici, on entend les gens qui sont heureux. Ils crient de bonheur à longueur de journée, et la chaleur de leur bonheur printanier, réchauffe un peu l'air sec, de nos profondeurs hivernales...
Bienvenue au fond du gouffre.
C'est ici que j'habite, c'est ici qu'est ma maison. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu ici, il y a eu un haut et des bas... J'ai souvent tenté de remonter, mais à chaque fois j'ai glissé... C'est absolument impossible, les parois sont trop lisses. Et puis on s'habitue. Et je me suis habitué, d'ici, on voit les gens chanter, danser s'amuser... J'essaie de les imiter. C'est difficile, souvent, de danser tout seul. Avec un miroir, un bout de ficelle et de l'ingéniosité, j'ai pu faire danser les spectres, mais la présence de leurs ombres glacée, ne fais que souligner leur véritable absence. Mais au delà de la solitude, au delà de la peur et de l'habitude, je me suis engagé dans cette danse, entrainante, enivrante, jusqu'à en oublier ma lente, mais inéluctable descente vers l'au delà, et au milieu de ces présences absentes, de ces mouvements sans âme, dans ce vide qui sans arrêt s'étend, dans cet endroit oublié par le temps, d'un noir immaculé, d'un blanc luisant... Je virevolte, je saute et je roule, je danse, me droguant du bonheur des autres, me noyant dans mes larmes, hurlant, du début à la fin des temps, déja plus personne ne peut me voir chantant mon hymne au désespoir.



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